Alessandro Stanziani écarte l’idée de retour à des mondes passés pour formuler un ensemble de propositions d’avenir : interdire les spéculations financières sur les produits alimentaires, interdire les acquisitions de vastes surfaces et donner une place centrale aux coopératives, interdire tout brevet sur les plantes, revenir à une recherche agronomique fondamentale et publique, ouvrir la protection de l’État social à toutes les travailleuses et tous les travailleurs sans condition de nationalité.
Ces propositions partagent avec d’autres, formulées à cette échelle, qu’il n’est pas (encore) facile de figurer la conjoncture politique et sociale à même de conduire à leur réalisation. Il n’en demeure pas moins nécessaire de les penser et de les défendre, pour une raison qui peut, au terme de ce long parcours, s’énoncer simplement : la terre est à la fois notre ressource capitale et, dans le productivisme agricole financiarisé, inscrite comme capital dans des rapports de propriété, de production et de spéculation qui concourent à son exploitation la plus intensive, la plus rapide et la plus profitable possible, bref à son épuisement et à sa destruction.
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